Communication traumatique
rayons d’aiguillons électriques
les engrenages de nos estomacs
grincent dans une eau rouillée
dans d’acides entrelacs
des perspectives enchaînées
en pleine nuit allons nous lever
et resterons insomniaques angoissés
en pleine journée la nuit va tomber
nous nous figerons rêveurs attristés
autour monochrome et distorsion
nos sens tournent en rébellion
à l’aube nous avalerons
des légions de frelons
qui attiseront des feux
tout au fond de nos yeux
des guerriers de lourds nuages
sournois apportent l’orage
tout devient foudre et rage
notre tendresse est dispersée
dans nos soupirs saccadés
nous n’avons pas compris
d’où est parti le conflit
ou s’est perdue l’harmonie
pourquoi nous avons mal dit
et même le vin de lune
ne stoppera notre amertume
alors fini les grandes arches
trop hautes étaient les marches
devant se ferment les portillons
avons nous désiré cette prison
allons passer cette annonce de plomb
perdu couple sentimental
aux angles de faux métal
coupant les ailes des papillons
de notre cordée resterons harpistes aux doigts gelés
entre nous l’araignée tisse une toile de fils barbelés
de nos lèvres pâles sortent d’étranges cris lapidés
se sont des plaintes d’innocents petits chats égarés
du centre de notre monde nous nous sommes exilés
la communication est vraiment difficile
lorsqu’on ne la croit plus utile
© Pierre Shasmoukine 2006