Il était une fois
La Princesse et les 7 Dragons. C’était en Chine.
Il était une fois
La Belle et les 7 Preux. C’était en Russie.
Il était une fois
Blanche-neige et les 7 Nains. C’était en France.
Il était une fois
La Commode et les 7 Petites Caresses.
C’est à Gorodka
L’histoire commence
le jour où mon père est mort.
Ma mère me donne alors
une commode de style,
qui était dans la famille depuis, depuis.......
Cette commode a vu,
comme la plupart des meubles de maison,
les disputes,
les naissances,
les morts,
le train-train de tout les jours,
... le désespoir du futur ...
... un petit espoir pour demain ...
Mais a-t-elle vu,
qui s’est embrassé ?
qui s’est baisé ?
qui s’est pris la main ?
A-t-elle vu,
les éclatés de foutre ?
les giclées de jouissance ?
les petites tendresses ?
Oui, peut-être.
Mais comme c’était une commode inculte,
et très... province,
à chaque fois elle disait :
« "pouah"  »
et ne regardait pas,
tout en enfouissant
dans son coin d’oeil,
des images au fond de ses tiroirs.
Car elle préférait,
l’hypocrite,
se les repasser,
pour fantasmer,
en se faisant cirer,
par la bonne une fois par mois,
les queues d’aronde ses assemblages.
Quand cette commode est arrivé chez moi,
je ne lui ai pas laissé le choix.
Elle a vu ce qui était autour de ma vie,
y compris les 7 caresses.
Bien obligée, ma foi :
les 7 caresses se sont posées sur elle !
Mais décidément,
cette commode est trop inculte,
trop froide,
butée, bornée,
et pas “commode†du tout.
Les 7 petites caresses
m’ont avouées
qu’elles la trouvaient même
“in-commode†.
J’ai vendu ce meuble de style
à un brocanteur de passage.
Mes 7 petites caresses
ont voulu rester à Gorodka avec moi.
Je les ai alors rangées
dans le petit meuble que vous voyez là ,
petit meuble sans style, bon prix
et indifférent,
et même si cela est le pire,
j’y suis habitué.
En fait, je crois que j’ai tout mélangé.
Am stam gram.
Les 7 caresses sont dans les tiroirs.
C’est ma femme, ma Princesse,
la sorcière n’était pas commode,
et en plus,
le Prince Charmant au baiser charmant,
c’est moi, l’Artiste.
Alors... “in-commode“ ?
Assurément !
© Pierre Shasmoukine