Un jour quand j’étais petit,
un grand m’a dit que les juments
pondaient leurs poulains dans un nid,
perché dans un très haut sapin.
N’ayant jamais pu apercevoir une jument voler,
j’ai dans un premier temps pensé
qu’il abusait peut-être de ma crédulité,
ce qui était vrai.
Doucement, les années passant,
grâce à lui, je me suis dit,
qu’Ã l’imaginaire, le temps fait au mieux,
qu’à tout âge tout est permis,
et que tant d’histoires restent solitaires.
Alors devenu beaucoup plus vieux,
j’ai placé sur mon socle, dans ma galerie,
ma jeune fille frêle et colorée,
et sur mon catalogue des prix,
j’ai noté :
“ceci est ma collection privée†.
Aux yeux des petits enfants qui passent,
je dis tout simplement
que les artistes posent leurs sculptures,
habituellement, sur des socles,
dans un musée,
ou une galerie...
Ce qui est vrai.
© Pierre Shasmoukine 1998
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